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Les Singes Volants

Soleil Vert

26 Janvier 2014 , Rédigé par Erik Publié dans #Films Retro

Soleil vert fait partie de la vague SF intellectuelle des années 70, côtoyant 2001 L'odyssée de l'espace et autres Orange Mécanique. La preuve que chaque film, aussi similaire peut il être au moment de sa sortie, n'a finalement que son propre destin pour l'accompagner au fil des années. Car si 2001 est devenu une oeuvre culte malgré l'ennui qu'il peut procurer, et si Orange Mécanique reste complètement fascinant et intéressant aujourd'hui, Soleil Vert semble avoir prit un sacré coup de vieux au fil du temps.

Je peux déjà en vouloir à mon navrant esprit d'analyse, qui s'est enthousiasmé devant l'affiche et les deux heures que j'allais passer à voir un sympathoche film d'action rappelant avant l'heure les déboires d'Indiana Jones et autres héros malchanceux. Et oui, c'est comme ça que j'ai compris une affiche tout en mouvement, où le héros court, poursuivi par des pelleteuses labourant des corps humains dans une ville surpeuplée.

Car finalement, Soleil Vert est au film d'action des années 70 ce qu'Oblivion sera aux films d'action des années 2010 : quelques bonnes idées SF, 4-5 acteurs pas plus, et de longues scènes flânant du coté du mélo pour nous faire tirer une vague réflexion sur le temps d'hier, d'aujourd'hui, pourquoi c'était mieux lorsque l'on pouvait cultiver soit même sa weed dans ses pots de fleurs, ah la la c'était mieux les francs, et les vrais dessins animés c'est quand même plus jolis que leurs trucs en 3D tout dégeu.

Soleil Vert est un film de SF déprimant, tout comme la prestation de Charlton Heston, toujours soit aux bords des larmes, soit dans le mal. Visiblement la cantine était dégelasse. Un film de SF des années 70, qui tentait alors beaucoup de choses à l'époque, mais beaucoup de choses qui -à sa décharge- ont été reprises depuis. Aujourd'hui, le film n'a pas grand chose de surprenant : les villes sont surpeuplées, les animaux et les cultures ont disparu. Seul reste le "Soleil Vert", sorte de barre super vitaminée qui comble tous nos besoins élémentaires de nutrition. Seul la haute bourgeoisie a encore accès à quelques denrées naturelles (un steak ? Une bonne bouteille de rouge ? ). Et justement, l'un de ses plus dignes représentants vient à mourir. Coïncidence ? Je ne crois pas Boby. Crime crapuleux ? Meurtre ? Alors que l'affaire semble réglée, Chartlon Heston prend alors sur sa pause de midi pour rechercher la vérité. De quoi nous montrer un peu mieux de quoi retourne ce monde en 2022 : les femmes sont des meubles vendus avec l'appartement (cette idée est vraiment originale d'ailleurs), le peuple dort dans les cages d'escalier, les vieillards sont euthanasiés, etc.

Tout cela donne une atmosphère toute particulière au film : l'intrigue avance lentement, les dialogues semblent coupés à la serpe, le montage n'est pas très bon, amenant à des scènes surjouées devant lesquelles nous n'avons pas eu le temps de nous imprégner des personnages.

Soleil Vert est une vision de 2022, qui mérite d'être montrée, mais dans un format (le film) qui lui sied mal. Cela oblige à une intrigue, à une évolution de l'histoire, qui n'est que prétexte pour revenir sur le principal : décrire l'univers. Soleil Vert aurait mérité d'être un tableau, mais pas une histoire. Soleil Vert, c'est finalement les 150 premières pages du Seigneur des Anneaux, qui décrivent l'univers dans lequel va se passer l'Aventure de Frodon et sa bande de gueux. Mais cette fois, il vaut mieux lire les 150 premières pages que la suite.

Soleil Vert
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